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EN GUISE DE PREFACE DE MES ARTICLES

 

   « Ensemble » dit sa gratitude au Docteur Fulgenzio Di Centa de vouloir bien, en une série d’articles, faire bénéficier ses lectrices et ses lecteurs de ses connaissances étendues et de sa profonde psychologie.

   Né en Europe, il a vécu au Tibet et en Chine dans les vingt premières années de sa vie, et c’est là qu’il a fait des études « classiques » pour les Européens, mais aussi auprès de ses frères tibétains. Depuis qu’un accident l’oblige à être un cerveau – car l’irradiation dont il a été victime le prive de la vue et lui inflige une vie de réflexion et de souvenirs – il utilise son intelligence et ses dons à aider ses contemporains. Scientifique, il l’est au sens que nous donnons à ce terme en Occident.

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   Je me parle, je pense et, dans la douleur, j’écoute la souffrance des autres et aussi je capte leurs joies et leurs peines.

   Je vous adresse au fond de ma nuit et au crépuscule où nous tous sommes plongés ces réflexions et ces pensées jaillissantes de tout mon être sans leur donner une valeur absolue ou un absolu remède à tout ce que l’existence demande et la vie exige.

   Peu importe qui je suis, rescapé ou non du monde ou des choses. Je suis n’importe qui, je suis l’un d’entre vous, entre tous les hommes, comme chacun de ceux que j’ai rencontré avant de partir de votre monde ; une victime, un prisonnier de tout et de tous ou un bourreau !...

   J’ai une vie qui ressemble à la votre, en gros ! Mais je ne sais pas donner la main. Ma main tremble car tout en moi est en train de mourir, plutôt de pourrir sur « pied ». Seule mon âme vit intacte dans mon corps et mon corps vit parce que j’ai encore un cœur et ce cœur une raison d’être et de pomper, pomper le sang rouge partout… surtout dans mon cerveau où l’esprit survole ces pages de douleur et d’espérance.

   Mots dits et mots redits, bien sûr ! Mais ce qui compte c’est que ces mots sortent légers, légers en moi qui sens que la vie me quitte.

   Qu’importe que ma vie me quitte si la vôtre reste saine après avoir lu ces pages !

   Laissez-moi vous les écrire. Je ne pourrais, certes pas dire plus que je ne sais, plus que je ne vis !...

 

VIVRE PAR L’AMOUR : MORAL ET SPIRITUEL

 

   L’amour est le trésor où ce trouvent réunies toutes les faveurs que sollicite la joie d’être et la reconnaissance d’être encore ce que nous sommes vraiment.

   L’âme tendue à l’extrême garde toute sa force.

   Pour l’homme qui se réveille la chose la plus réelle doit être d’aspirer à un haut idéal.

   La douceur prépare le voie à l’amour. Elle ne piétine pas le roseau écrasé et n’éteint pas la veilleuse vacillante. Elle répand sur terre le rayonnement du monde de l’amour.

   Toujours joyeux envers et contre tous ! C’est encore le meilleur moyen de porter vaillamment sa propre croix.

   Personne ne peut aller vers l’amour si la joie de l’âme ne l’attire.

   L’âme avertie est solidement formée à l’école de la vie et à la pratique des vertus éprouvées, sans cesse soutenue et fortifiée par l’amour.

   Durant l’angoisse, le silence est complet et nous étonne. Le silence est le signe certain d’une âme intérieure attentive et profonde, avisée, prudente et se possédant bien.

   C’est par la fidélité dans les petites choses que l’homme se prépare aux grandes : c’est le courage dans les petits sacrifices de chaque jour qui préserve l’âme de toute défaillance, de toute trahison.

   La douceur est une perfection de l’amour : elle en est le charme communicatif et la grâce exquise.

   Toute la perfection se résume en ces mots : Aime et fais ce que tu veux ! Quand on aime, on ne fait plus ce qui plaît à la personne aimée. (Contradiction des humains).

   La source de la joie est l’amour. Quand on aime sans crainte d’être déçu à plein cœur ; quand on se sent protégé, soutenu par une force infinie.

   Tendresse, fierté, ambition, tous les mouvements, toutes les aspirations de nos cœurs trouvent dans l’amour leur seul repos et leur seule satisfaction.

   Pour vivre intensément sa vie, point n’est besoin d’être favorisé d’états mystiques, auxquels le grand nombre ne saurait prétendre.

   Nous qui sommes dans ce monde, qui végétons sur cette terre, comme des exilés loin de leur patrie, comme des pèlerins qui s’acheminent vers quelques saints lieux, nous vivons dans l’attente et le désir d’un retour. Alors revenons à la source fraîche de notre existence.

   Le détachement, qui ouvre sur la joie, n’est autre chose que l’amour en marche.

   Comme gage de persévérance, l’âme a à sa disposition le puissant recours de l’amour. Une âme qui aime, même au milieu des soucis et des épreuves de la vie, n’a pas à se préoccuper de sa persévérance et de l’heureux aboutissement de ses efforts.

   Il y a encore des hommes épris pour l’amour. De cet amour véritable qui absorbe, en les embrassant, toutes les facultés et toutes les énergies de la vie.

   Transformée en sacrifice, la douleur devient une œuvre d’amour, œuvre puissante, et plus que toute autre, génératrice de charité.

   La vie n’est qu’un chemin qui monte, un état de sacrifice continuel. Pour y rester fidèle, il ne faut pas perdre de vue le ciel qui est sur notre tête.

   L’âme ne peut s’établir paisiblement dans la vue de son néant et de sa faiblesse que par l’absence qu’elle établit entre elle et l’amour.

   Dans la méditation des mystères de l’amour, ne séparons jamais le cœur de l’âme.

   Dans le monde moral, bien plus encore que dans le monde physique rien ne se perd ; tout se répercute. Chacun est le collaborateur du Bien et du Mal.

   Il y a des choses qu’on ne peut livrer que d’un bloc, et même un martyr n’a pas le choix entre la générosité et le devoir.

   Non rien ne peut nous troubler autant que l’amour doit nous rassurer.

   Que de fois le malheur ou l’ennui ont fait place à la joie et à une douce quiétude, sans qu’il soit possible de l’expliquer autrement que par une sorte de miracle de l’amour.

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Revue « ensemble »

« LA PEUR… STIMULATRICE DU COURAGE ! »

Par Fuly DI Centa-De-Serres

 

   Nous remercions vivement Monsieur le Docteur Fuly Di Centa-de-Serres, originaire du Tibet, Membre Bienfaiteur de l’A.C.E.P. pour cette étude sur « LA PEUR faisant bénéficier de ses connaissance et de son expérience les lecteurs et lectrices de « Ensemble ».

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   Dans ma solitude et dans ma nuit éternelle, j’ai tout le temps de me pencher sur mes vies et explorer les archives de ma mémoire, où se trouve emmagasinés, intacts, tous les souvenirs d’une vie passablement longue et fertile en événements.

   Evoquant successivement ces souvenirs, comme on tourne les feuillets d’un vieil album, je me suis demandé quel était, de toutes mes expériences, l’élément le plus hautement significatif pour m’avoir permis de vaincre toutes les douleurs et toutes les souffrances qui assaillent mon corps mais qui n’ont jamais affaibli mon état d’esprit.

   L’une des questions que je me suis posées est la suivante :

   A quel moment ai-je été le plus apte à comprendre le sens réel et l’importance de la vie dans mon existence terrestre ?

   Et je suis arrivé à cette conclusion inattendue :

   « C’est le plus souvent sous le coup de la frayeur que j’ai ressenti le plus ardemment la joie de vivre ».

   « Se sentir bien » signifie pour moi avoir le sentiment de faire du bon travail ou bien, dans un moment critique, relever le gant de manière à pouvoir ensuite, face à une difficulé ou à un danger, avoir confiance en soi.

   Diverses expériences de ce genre émergent de ma mémoire, auréolées d’une rassurante clarté.

   Dans ma prime jeunesse dans mon Tibet bien aimé, j’étais intrépide. Dans une ambiance particulière et faisant partie d’un groupe de privilégiés dans une lamaserie à Lhassa, j’étais privé de contact avec les autres enfants et réduit à mes propres ressources, j’ai reçu une éducation assez spéciale.

   J’ai beaucoup voyagé seul à travers mon Tibet et maintes fois en Indes où j’ai passé mon bac à l’Alliance Française aux Comptoirs Français des Indes… et à 13 ans, un long et périlleux voyage en Chine, à Tchoung-King où j’ai fait mes premières études médicales.

   Dès ce moment là je me croyais parfaitement capable de faire face à n’importe quelle situation, et l’idée même d’avoir peur ne m’avait jamais effleuré.

  Donc, à l’âge de 13 ans, mes maîtres tibétains, en particulier sa sérénité le Dalaï-Lama, le 13è de son nom, et mon vénérable maître et guide, le médecin-Lama, Chime-lin-dogo, mon t envoyé en Chine où je me suis trouvé en présence d’une jeunesse élevée selon des méthodes toutes différentes des tibétaines.

   A leur contact, j’ai contracté la peur, comme on contracte les oreillons ou la rougeole !...

   Presque du jour au lendemain, je suis devenu timide, et je le suis resté sans pour cela avoir détruit le sens même du courage et de la raison majeure de vivre la vie telle quelle se présentait en moi et sous ses divers aspects. Mais, chaque fois que l’aventure ou le danger s’est présenté j’ai, malgré ma sensibilité et mes craintes, pris le taureau par les cornes. Et chaque fois je me suis apperçu que ces craintes avaient éveillé en moi des puissances insoupçonnées.

   Lors de mon premier séjour à Tchoung-King, mes professeurs de la faculté de médecine m’ont demandé de prendre la parole dans un cours de psychologie. J’en été malade de peur car je pensais qu’étant « un petit sauvage », comme ils me disaient, ils voulaient me diminuer vis-à-vis de mes camarades.

   Jamais je n’avais autant parlé en public, dès que je me trouvais en présence de plusieurs personnes, la timidité me rendait muet. Or, à ma grande stupéfaction, je me suis mis à parler d’abondance, à raconter des anecdotes, bref, j’ai donné l’impression, on me l’a dit ensuite, d’avoir « l’habitude de parler et d’interpénétrer la pensée de l’être humain et d’être doué d’un pouvoir de concentration et de méditation spéciales ».

   En réalité, la peur m’avait projeté hors de moi-même et revêtu d’une personnalité nouvelle dont je ne soupçonnais même pas l’existence tout en sachant que je n’étais pas « fait » comme tout le monde.

   Après avoir parcouru le monde entier, vécu une longue et «épouvantable guerre, pratiqué la médecine, et devenu non voyant et un malade sans espoir de guérison mais conscient et volontaire de vivre la vie entre une douleur et une souffrance, me voilà fier de ma prime enfance et de mon éducation première tibétaine. Elles me permettent de continuer cet entraînement physique et moral  qui me donne la force de contraindre toutes les misères de mon mal.

   Je crois avoir acquis réellement « l’habitude  de parler, de dire ce que mon esprit pense et de vivre intensément la vie dans un monde aussi aveugle que moi mais qui ne sait pas discerner le bien et le mal afin de donner à l’être humain la joie d’exister ». Cependant, dans mes nuits sans sommeil, je me lève rarement sans avoir, sous l’effet du trac, la gorge serrée et le cœur qui bat la chamade. Quand, par hasard, je suis réellement de sang-froid et plein de confiance en moi-même, mes écrits n’ont aucun succès et mes paroles sont mal entendues. Le trac m’est un aiguillon indispensable et certaines peurs sont les stimulatrices de mon ouvrage de vivre ma vie particulière !

  Je pense que cela s’applique également aux hommes d’action et que les soldats les plus braves ne sont pas « sans peur » ; ils vont au combat suant de peur, mais transportés par cet effort au point culminant de le courage et de leur possibilité.

   Certains de mes confrères militaires ont observé, comme moi d’ailleurs pendant la dernière guerre et dans la résistance de mes frères Kampas au Tibet durant l’occupation de l’armée chinoise de Mao, que ce n’est pas le « dur » qui supporte le mieux le poids de la guerre, mais l’homme capable de prévoir tout ce qui arrive à ceux dont il est responsable et à lui-même, et que ces prévisions épouvantent et torturent. Comme le disait mon vénérable Maître, Chime-Lin-Dogo : « C’est le bon usage de la peur qui engendre le courage !... »

   Il est une certaine peur qui semble, à première vue, dépourvue de tout stimulant, c’est celle qu’inspire la maladie grave. L’état désespéré d’un être cher. J’ai connu également cette peur, la plus redoutables  de toutes. Mais si je viens à me remémorer ces terribles moments, je me rends compte que l’angoisse a suscité en moi une énergie et une fermeté qui me font normalement vaincre cette peur qu’hélas d’autres n’arrivent pas à freiner car ils n’ont pas étaient éduqués à maîtriser la douleur et à supporter les misères de ce monde.

   Beaucoup vivent hors d’eux-mêmes, si bien qu’il est difficile et impossible de jeter dans la bataille toutes leurs ressources connues et toutes celles, beaucoup plus grandes encore, qu’ils ignorent.

   Certaines personnes, explorateurs, aventuriers, alpinistes, ont pleinement consciences de ce pouvoir, inhérent à la peur, qui les libère de leurs entraves habituelles. Ils cherchent, apparemment, des données scientifiques. Mais c’est, au fond, la joie qu’ils cherchent, cette joie qui nous échoit quand nous nous dépassons nous-mêmes.

   A ma modeste manière, je suis allé quelquefois, délibérément, à la rencontre de cette joie. J’ai l’envie des sommets et moins de la mer, et pourtant, quand mes fonds me le permettaient, je prenais volontairement la route pour les profondeurs de la mer et pour les plus hauts plateaux tibétains où peu de gens allaient.

   Je pense que la peur, si on la regarde en face, est un atout précieux :

   La clé de nos réserves, un moyen de faire entrer en jeu nos possibilités latentes. Il ne faut donc pas avoir peur de la peur, encore moins en avoir honte. Il suffit de savoir la manier !...

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Revue "ensemble" 12/1980

ELEVATION

Par Fuly Di Centa-De-Serres

 

« …Il a fait accéder le genre humain à la merveilleuse créativité de la FOI !... »

   J’étais tout jeune lorsque j’ai connu l’existence de Jésus-Christ le Fils de notre Dieu à tous !...

   C’est par le Dalaï-Lama, le « Bouddha-Vivant » des Tibétains et chef spirituel et temporel de mon Tibet, aujourd’hui meurtri dans sa chair et dans son âme par l’envahisseur chinois, que j’ai aimé ce Fils de notre Dieu qui a sacrifié sa vie pour que l’humanité vive d’amour.

   Pour les chrétiens, Jésus-Christ est la lumière des hommes. Vrai Dieu et vrai homme, il est normal qu’il nous éclaire sur Dieu et sur nous-mêmes. C’est ce qu’il a fait, par son enseignement bien sûr, mais aussi par ses souffrances et ses accomplissements, par sa mort et sa résurrection.

   Né dans un monde et lancé dans une existence en tous points semblables, quant à l’essentiel, à ce que nous connaissons, il a dû nécessairement affronter les sombres aspects de la vie, cette part de ténèbres dont l’un des effets constants est de nous pousser à croire que, décidément, le destin nous est contraire.

   Arrêtons-nous un moment sur cette pensée qui m’a été inculquée par le Dalaï-Lama qui, tout en étant le « Dieu Vivant » des Tibétains, savait reconnaître en Jésus-Christ d’Occident, le fils de notre Dieu à tous.

   Peut-être avons-nous le sentiment que la chance nous a moins favorisés que d’autres. Peut-être un coup du sort : maladie, mort ou autre désastre nous a-t-il frappés directement, ou indirectement, en la personne de ceux que nous aimons. Peut-être ne nous est-il rien arrivé de grave, mais la dureté ou l’indifférence des autres à notre égard ou, ce qui est pire, les contradictions de notre nature, qui nous interdisent de jamais être tels que nous le souhaiterions, ont-ils suscité en nous l’impression de vivre dans une atmosphère hostile et menaçante.

   C’est, précisément, dans ces zones ténébreuses de nous-même que le Christ apporte la Lumière. D’abord, et avant tout, en nous donnant l’assurance quels que puissent être nos ennemis, même si le pire est en nous, que Dieu, la plus réelle de toute les réalités, est de notre coté, et que loin de nous condamner, il prends parti pour nous et nous prête assistance. La lumière de Dieu a, pour autre effet, de dissiper les dangereux fantasmes de nos illusions. Souvent, en effet, nous souhaitons trouver quelque échappatoire magique à la vie courante, esquivant les dangers, les souffrance, les limites et les points d’interrogation qu’elle comporte.

   Ne perdons pas de vue que Dieu nous aime d’un incommensurable Amour, et s’intéresse intimement à chacun de nous. Cela, toutefois, ne veut pas dire qu’il va brandir une baguette magique pour nous protéger. Nous n’échapperons pas aux épreuves de la vie, et les ténèbres continueront de régner sur les profondeurs de l’abîme. Mais, si nous le voulons, notre Dieu à tous peut ouvrir nos yeux à la lumière qui jaillit de ces ténèbres, nous fait voir les contraintes comme un moyen d’accéder à la liberté et nous amener à dire que :

   « Nous n’aurions jamais su ce qu’est réellement l’Amour, ce qu’est réellement la Vie, si nous n’avions connu les servitudes, les contradictions, les perplexités et les peines de notre condition humaine ».

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LA FRANCE REFUGE DES NAUFRAGES

Par Fulgenzio DI Centa

   Nous recevons du Docteur F. DI CENTA :

   15 janvier 19 … Des années que les canons se sont tus. Des années que toutes les cloches sonnèrent l’hymne de la PAIX dans le monde !

   Pas pour tous : Hélas ! Trois hommes et une femme enceinte dans le froid glacial, en file indienne marchaient dans la neige jusqu’aux genoux. Le regard figé, courbés sous le poids de leur sac à dos, tout ce qu’ils avaient pu récupérer dans la vague de la folie meurtrière de leur pays, et, leur respiration saccadée, par la logue marche, se faisait sentir dans le silence de cette nuit hivernale.

 Ces quatre êtres n’ont pas joui de la PAIX.

   Ils laissent derrière eux les souvenirs de croix et de croix dans les petits cimetières perdus dans les montagnes de l’Europe Centrale : leurs morts ? victimes de la haine et de la méchanceté des hommes.

    Ils abandonnèrent tout et prirent le chemin de l’exil avec l’espoir de revivre dans ce Pays de France que, sur les bancs des écoles, ils aimèrent avant de le connaître.

   Le groupe des désespérés était dirigé par un homme qui jadis avait connu cette France hospitalière, ayant combattu côte à côte avec ses frères français.

   Certain de trouver ici cette Paix qu’ils n’ont pu avoir dans leur pays balayé par la haine et les divisions politiques.

   Un rayon de soleil perce entre les cimes dans une vision d’Apocalypse.

   Ils arrivent au sommet… derrière eux ils laissent leur patrie tant de souvenirs d’enfance… ils quittent leur passé… !

   Et cette femme qui les accompagne se baisse et prend une poignée de cette terre que jamais elle ne reverra.

   Brusquement dans un élan de joie mêlé à la douleur et à l’espérance, armés de courage pour se forger ailleurs une nouvelle vie, les quatre réfugiés à la course passent la frontière.

   Un « qui-va-là « … un crépitement de mitraillettes… Dernier adieu, dernier crime de leur pays qui tue cette femme et cet enfant qu’elle porte en elle.

   Les trois hommes ont vu deux mains se crisper sur le ventre de leur compagne comme si celui-ci voulait, d’un extrême mouvement maternel, défendre sa créature.

   Et puis ce fut le silence. Deux silhouettes dévalèrent la pente s’acharnèrent sur le cadavre de la femme.

   Les trois hommes fuirent en pleurant ; non par lâcheté, mais par honte et impuissance. Le dernier crime venait de s’accomplir !

   Encore un « qui-va-là », mais cette fois avec douceur. Ils étaient en France. Deux gardes-frontières français accueillirent les trois désespérés. Aucune demande , aucun interrogatoire, seul un geste pour leur donner confiance.

   Ils tendirent leurs mains en disant : « Soyez les bienvenus en France… » Là-haut, une femme resterait sans sépulture.

   Les montagnards de Saint-Jean-de-Maurienne aidèrent ces inconnus à gagner Paris.

   Ce fût là que sans rien demander encore à ces misérables ; les français donnèrent du travail et le possibilité d’oublier le passé, avec cette affection et cette cordialité fraternelle qui caractérise ce peuple de France qui reçoit dans son foyer les naufragés de la honte et de la haine.

   Oh !  frères Français ! presque avec jalousie, nous les errant et les réfugiés , nous les hommes sans terre ni foyer et sans patrie, nous envions votre bonheur d’être né dans ce pays de Liberté, d’égalité et de Fraternité.

   Aujourd’hui, même dans ce monde en tumulte, la France émerge victorieuse par son humanisme.

   MERCI FRANCE REFUGE DES MALHEUREUX !

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PROPOS DE VACANCES

Par Fulgenzio di Centa

 

   Je ne connaissais pas le patient que ma dévouée Ely fit, l’autre après-midi, entrer dans mon cabinet. Pendant qu’il prenait place en face de moi, je l’observais discrètement. C’était un homme mince, assez grand, un peu voûté, qui bien que chauve frisait la cinquantaine. Comme auraient dit naguère les boulevardiers. Le hâle de son visage ne masquait pas une profonde fatigue qui se lisait dans les yeux et sur les traits tirés.

   Après s’être éclairci la voix, l’inconnu commença en ces termes :

   Docteur, je dois vous dire tout de suite que si je viens vous voir, c’est parce que mon médecin habituel est encore en vacances, bien que nous soyons en septembre…

   Je dois dire que cet exorde me parut quelque peu discourtois, aussi interrompis-je aussitôt « mon » patient :

  • Il est, Monsieur, de mes confrères qui aiment prendre leurs vacances tard dans la saison, cela leur permet d’être à leur cabinet au gros de l’été et de rendre ainsi service à ceux qui, à cette date, ne sont pas partis et ont besoin des secours de la médecine.
  • Evidemment, évidemment grogna mon interlocuteur, mais c’est bien ennuyeux, car c’est précisément de vacances qu’il s’agit…
  • Excusez-moi mais je ne vois pas…
  • Vous allez comprendre : je suis commerçant et l’année durant, je ne pense, aussi bien le dimanche que la semaine, qu’à mes affaires. Je suis d’une génération qui s’accorde peu de loisirs. D’ailleurs dans ma profession, on n’est point son maître…

   J’encaissai sans sourciller ce coup de patte et fis signe à « mon patient » de continuer.

  • Au printemps dernier, j’étais extrêmement fatigué, je commençai à perdre le sommeil et avez de plus e plus de difficulté à fixer mon attention. Mon médecin me dit de prendre des vacances et que pendant un certain temps j’oublie totalement mon commerce et mes soucis.

   « Ce conseil était, il me semble parfaitement judicieux.

   « Et bien parlons-en ! Comme vous voyez, je reviens de vacances et je suis aussi fatigué, sinon plus, qu’avant mon départ !

  • Je vais vous examiner.
  •    «  Monsieur, dussé-je vous décevoir, dis-je, en souriant, après mon examen, vous n’êtes pas malade, mais, moi je suis obligé de vous dire que vous avez vraiment besoin de vacances.
  • Mais, docteur, je viens d’en prendre durant un mois !!!
  • Et qu’avez-vous fait durant ces quatre semaines ? Vous êtes-vous reposé ?
  • Pour ne plus penser à mes affaires et me changer les idées, j’ai voyagé.
  • Beaucoup ?
  • Pas mal : ma femme et moi nous avons « fait » presque toute l’Italie en commençant par la vallée du Rhône et la Côte d’Azur. Evidemment nous avons vu les choses un peu vite, car nous ne passions jamais plus d’une journée dans une ville, sauf à Rome où nous sommes restés trois jours. Mais grâce à un horaire serré rien d’important ne nous a échappé. Nous sommes ainsi descendu jusqu’à l’extrémité de la botte, cependant nous n’avons pas eu le temps de visiter aussi la Sicile. J’espère bien combler cette lacune l’année prochaine.
  • Et durant ce voyage vous n’avez pas cessé de visiter des monuments et des musées ?
  • Bien sûr que si docteur : quand je conduisais.
  • Je ne sais pas ce que vous dira « mon confrère » qui vous soigne habituellement et que lui, sans doute, sait se reposer, même en septembre (je n’étais pas mécontent de cette riposte tardive !), mais je doute fort qu’il approuve la façon dont vous avez exécuté ses prescriptions…
  • Mais nais-je pas eu de vacances ?
  • Non cher Monsieur, ce sont vos vacances qui vous ont « eu ». Et maintenant il faut vous en remettre.
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L’HOMME ET LA DOULEUR

  • Par Fulgenzio Di Centa

     

       Le problème de la souffrance humaine vue et observée par le médecin, n’est pas un problème simple. Le médecin, bien entendu, ne doit pas demeurer devant le spectacle de tant de douleurs, à la fois physique et morale qui s’offre chaque jour devant lui, insensible. Mais il doit aussi comprendre. Il doit se souvenir que l’on attend de lui non pas tant de compassion, mais une prise de contact, une perception plus intime et plus profonde, un savoir étendu qui lui donneront le souvenir de traiter, de produire un amendement et, quand cela sera possible, de guérir.

       Si un animal, tel qu’un chien ou chat, souffre ou éprouve un malaise du fait d’un état morbide, et est vraisemblable, puisqu’il ne dispose d’images représentatives qu’en nombre relativement restreint qu’il ne saurait sur cette souffrance, échafauder une psychose complexe. Il en va souvent tout autrement chez l’homme qui dispose de l’usage des mots, du langage, d’un monde d’idées et de représentations infiniment étendu par intérieur et du langage écrit, qui se sent maître en lui, comme les animaux supérieurs, certes, mais en pleine clarté verbale des tendances ancestrales léguées ou acquises, inhérentes à sa nature même. A tout cela ; les plus élevés des animaux supérieurs, sont et demeureront à jamais étrangers.

       La souffrance, la douleur chez l’homme sont donc toujours des phénomènes pensés.

       La souffrance, la douleur, sont des facteurs de faiblesse, d’impuissance à agir.

       On se souviendra toujours que l’un des instincts les plus profonds de l’être humain est l’instinct de domination tendant à l’idéal de puissance.

       On cherchera toujours, chez un individu donné les manifestations possibles de son instinct de domination, de la volonté de puissance qui pourra être plus ou moins forte. Et l’on tentera de déceler les heurts qui auront pu se produire entre cette volonté de puissance et les circonstances diverses le l’existence du sujet.

       C’est la conscience de ses impossibilités, dues parfois, souvent même, à des malaises physiques ou à des incapacités physiques ou sociales, qui la plupart du temps, rend l’homme malheureux.

       Enfin, toute une hérédité psycho-physiologique venue d’une ancestralité souvent reculée est toujours vivante en l’homme et joue aussi un rôle important pour la constance de son moi psychique et physiologique et la genèse des sensibilisations émotives diverses auxquelles il peut être soumis.

       Dans le cours de sa vie propre, tout un passé psycho-affectif et physio-pathologique à laissé en l’homme des traces dont les effets peuvent se faire sentir après bien des années. Ce qui antérieurement était étranger au malade s’est incorporé à sa substance et a influé sur son évolution et sur ses réactions. La maladie, la diathèse, la douleur, le malaise permanent, orientent le psychisme.

       « La maladie, a écrit notre grand maître le professeur Leriche, se constitue en nous et par nous, à l’aide de réactions physiologique élémentaires.

       Chacun de nous la fait avec lui-même, quelle qu’en soit la cause. Mais assez vite dans bien des cas, elle fait apparaître en nous quelque chose de définitif qui n’y était pas… ».

       Les notions essentielles que doit posséder le médecin, afin qu’il puisse, pour employer le jargon philosophique moderne, « appréhender avec fruit » la souffrance, les douleurs des malades qu’il aura à soigner. Souffrance donc jamais pure, douleur jamais brute, souffrance, douleur éveillant la conscience, remuant tout un univers de pensées, d’images, de souvenirs.

       Il faut distinguer les longues souffrances, des douleurs qui durent, des souffrances, des douleurs passagères ; il faut distinguer la douleur chronique de la douleur aigue. Il faut distinguer les douleurs des vieux.

       « La douleur est un fruit. Dieu ne le fait pas croire. Sur la branche faible encor pour la porter ». (Victor Hugo).

       Si l’homme jeune subit des empreintes profondes qui contribuent à édifier la personnalité qui sera la sienne en son âge mûr, il possède la faculté rare d’emmagasiner ses acquits tant intellectuels qu’affectifs, plus encore dans sa subconscience que dans sa conscience claire. L’homme jeune est un appartement mobile et qui croit oublier.

       Si l’homme mûr est peut-être moins influencé par les circonstances extérieures et est devenu, pourrait-on dire, moins plastique, sa faculté d’oublier, d’inhibition pour employer un langage plus hermétique des réflexologistes, sauf dans les cas d’amnésie pathologique, s’est par contre amoindrie chez lui depuis son enfance. Il pourra même exister chez lui une hyperamnésie douloureuse, angoissante, entravant le pouvoir d’action.

       L’homme vraiment fort est celui qui peut discipliner sa faculté d’oubli et sélectionner ses oublis. Kierkegarde a pu écrire, non sans quelque paradoxe : « C’est à sa force d’oubli qu’on peut vraiment mesurer l’élasticité d’un homme. Celui qui ne peut pas oublier n’arrivera pas à grand-chose ».

       Mais les douleurs qui durent, les douleurs chroniques, la souffrance des grands malades, des incurables, de certains infirmes, de certains mutilés ne permettent plus l’oubli. Les grands malades demeurent, à un certain degré, étrangers aux autres qui ne les comprennent plus.

       Il faut que le médecin prenne une conscience aigüe de ces heures si longues, de ce temps douloureux s’écoulant à goutte à goutte pour ceux chez lesquels le corps est devenu un fardeau, les mouvements de durent épreuves, le souffle même dans la poitrine, une grande peine.

       La longue douleur clouant le corps est là, présente, sans passé comme sans avenir. Pourquoi la mort est-elle si lente pour les uns et si rapide pour les autres. Nous nous souviendrons toujours de cette malade, atteinte d’un mal incurable qui nous dit avec un émouvant courage :

       « Songez à la patience qu’il me faut pour mourir ».

       La douleur, la souffrance physique ou morale sont considérées par certains comme une « épreuve », comme un « rachat ».

       L’idée de culpabilité est inhérente à l’homme. Beaucoup croient « ne pas souffrir gratuitement ». « Qu’ai-je fait au Bon Dieu pour souffrir ainsi ? ». De là le sentiment d’épreuve, de punition, de rachat par la douleur. « Tout l’univers apprend à l’homme, écrivait Pascal, ou qu’il est corrompu, ou qu’il est racheté ».

       Le sentiment du rachat par la douleur pourra être salutaire chez certains malades croyants. Combien de malades, hélas, n’ai-je pas vu « souffrir gratuitement » ?

       La psychologie, la psychiatrie jouent toujours un rôle adjuvant utile dans la thérapeutique. Mais pour certaines catégories d’affections, à vrai dire en nombre assez limité, elles doivent figurer au premier plan de la scène et diriger le traitement.

       Pour bien comprendre les douleurs, les souffrances des malades et en connaître l’amertume, il est souvent nécessaire d’avoir souffert soi-même, et d’avoir été soi-même malade et douloureux.

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    revue "ensemble"

  • LE SOMMEIL

    Par Fulgenzio Di Centa

     

    Au manque de sommeil, qui est un mal moderne, je cherche d’apporter dans ces pages un remède tibétain par les travaux effectués par mon vénérable Maître et Guide, le médecin Lama, Chime-Lin-Dogo, le docteur hindou, Kali, et mon père, médecin occidental. Les uns et les autres ont su concilier  trois éthiques  et trois états d’esprit dans une seule médecine au bénéfice des être qui souffrent et peinent. Leurs expériences ont été faites surtout sur la femme. Chez huit sur dix des femmes qui venaient les consulter parce qu’elles étaient « fatiguées », qu’elles « marchaient sur les nerfs » ou quelles se sentaient «  à bout » mes trois maîtres médecins déclaraient ne déceler aucun trouble pathologique réel. Leur foie, leur cœur et leurs poumons semblaient en bon état. Et pourtant elles étaient mal en point.

       Aujourd’hui, le médecin ne peut guère faire autre chose, en l’occurrence, que de prescrire des vitamines ou des stimulant en espérant qu’ils seront de quelque utilité, ce qui n’est pas toujours le cas.

       C’est de l’une des maladies les plus répandues à l’heure actuelle que souffrent les femmes : le syndrome de la femme fatiguée.

       Je pense donner et apporter ici une contribution originale à l’étude de ce mal déconcertant : permettre de penser que cette affection non spécifique (c’est-à-dire où aucun trouble organique ne peut être mis en évidence) est due, au moins en partie, au manque de sommeil. En se reposant davantage, quantité de ces « malades » ont vu disparaître nervosité, dépression, fatigue et autres symptômes.

       Pourquoi ce syndrome se rencontre-t-il beaucoup plus fréquemment chez la femme que chez l’homme ?

       Je précise d’abord que les deux sexes n’ont pas le même type de sommeil.

       L’homme, d’ordinaire, laisse ses problèmes professionnels à la porte de son travail ou de son usine. Pour la femme, cadre de vie et cadre de travail se confondent. Un bruit dans la nuit, l’eau coule goutte à goutte d’un robinet, un volet qui bat, un enfant qui se plaint, peut amener un homme à une sorte de demi-conscience, mais quelques minutes plus tard il sera de nouveau plongé dans un profond sommeil.

       La femme, en revanche, se réveillera complètement, et elle aura souvent du mal à se rendormir. Cela, joint aux soucis qu’entraîne le fait d’être cuisinière, femme de ménage, ravitailleuse, mère de famille et compagne du homme, explique que les femmes, et particulièrement les plus jeunes, tirent à découvert sur leur compte de sommeil. Et il arrive un jour où ce déficit permanent fini par engendrer des symptômes qui vont des crampes musculaires aux troubles digestifs et à une sensation d’épuisement continuel.

       Pour commencer, il faut soumettre à un interrogatoire soigneux des patients chez lesquels on ne peut déceler aucun trouble organique et qui, pourtant, sont des malades pouvant accuser tous les maux divers.

       Il peut s’agir de femmes surtout, d’âge très variable ;  de vingt à quatre vingt dix ans. On leur demande combien de temps elles dorment, si elles se réveillent souvent dans la nuit, si elles ont du mal à s’endormir, à se réveiller. On leur demande aussi de tenir « un journal » précis de leur sommeil et de classer leurs symptômes en légers, moyens ou graves. On les interroge également sur leur famille et les médecins qui les avaient déjà traités.

       Les informations ainsi recueillies peuvent révéler tout un assortiment de faits étranges. Contrairement à ce qu’on peut croire communément, et à ce qu’affirment certains manuels de médecins, les recherches de mes anciens maîtres avaient déjà indiqué qu’à tout âge on a à peu près le même besoin de sommeil.

       Une comparaison entre les femmes qui dorment au plus cinq heures et celles qui dormaient au moins huit heures les amena à constater que les premières accusaient cinq fois plus de nervosité, sept fois plus de fatigue et douze fois plus d’anxiété, sans compter divers autres symptômes.

       Le sommeil a-t-il donc des pouvoirs curatifs et lesquels ?

       Aux personnes les plus souffrantes on peut prescrire de neuf à dix heures de sommeil par nuit ainsi qu’une sieste d’une heure ou deux dans l’après-midi. A celles qui ne peuvent dormir dans la journée, on leur demande de rester au moins étendues au calme : pas de télévision, ni de lecture, ni de conversation. Beaucoup regimbent, disant qu’elles ne pourraient dormir si longtemps ou que, si elles faisaient la sieste, leur sommeil nocturne serait compromis.

       Pourquoi tant de millions de personnes observent-elles un horaire qui les frustre de leur compte de sommeil ?

       Il semble bien que des gens aiment, en fait, la nervosité qu’engendre le manque de sommeil : elle leur donne l’impression d’être en mesure de faire face à la tension du monde moderne.

       D’autres prétendent qu’ils ont trop à faire pour pouvoir dormir tout leur content. De tels arguments sont discutables. En fait, lorsqu’on est bien reposé, on a plus de rendement.

       Pour tous, sauf l’insomniaque invétéré, modifier les habitudes de sommeil n’est pas très difficile. Le fait qu’on ait du mal à s’arracher du lit le matin ne signifie pas nécessairement que l’on ait encore besoin de dormir : chez l’homme, les cycles vitaux ont des rythmes variables selon les individus, et c’est peut-être le signe que vous êtes de ceux qui atteignent leur meilleure forme plus tard dans la journée.

       Essayez de déterminer vos besoins en sommeil. Faites des expériences et voyez à quel niveau correspond votre rendement maximum.

       C’est endormie que nous venons au monde, la plupart des bébés dorment au cours des affres de la naissance, et nous passons le tiers environ de notre vie dans l’oubli dû au sommeil.

       Le sommeil joue donc un rôle extrêmement important dans notre existence. Comme le faisait remarquer il y a deux mille ans Aulus Cornelius Celsus, sage romain, auteur d’écrits médicaux : « LE SOMMEIL GUERIT BEAUCOUP DE MAUX ! ».

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    VERS LA LIBERTE PROPRE ET REELLE !...

    Par Fulgenzio Di Centa

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       Vivre c’est se mouvoir, c’est une montée vers un sommet, une ascension sûre que rien n’arrête. Et moins encore que toute autre vie, la vie de l’âme, la vie de l’amour, ne peut s’accommoder de l’immobilité et stérile « statu quo ».

       Courage ! Tous nos pas, tous nos efforts, tous nos combats, toutes nos souffrances, tous nos travaux, tout sera compté, tout sera couronné s’il ya en nous une place pour l’amour vrai.

       Les oiseaux et les lis, pratiquent l’abandon à leur manière, qui réjouit et glorifie l’amour… imitons-les.

       Des nécessités du corps la foi s’élève aux besoins de l’âme, et dans la vie spirituelle encore plus que dans la vie corporelle l’existence à l’amour apparaît comme la voie très sûre pour parvenir à la perfection de nos forces intérieures.

       Monter plus haut ! Toujours plus haut, c’est la pureté sans ombres ;

    plus haut, c’est la récompense de l’épreuve,

    plus haut, c’est la victoire des bons combats,

    plus haut, c’est la paix, la joie, l’ivresse éternelle union de l’amour.

       Qu’est-ce que le désert, sinon le vide ? Ceux qui sont insensibles à l’écho de leurs sentiments intérieurs, sont ceux qui font leur vide et qui deviennent eux-mêmes des déserts.

       Quand la vie est triste, c’est nous qui avons tort. Elle n’est triste que jusqu’au jour où elle est belle ; c’est un écheveau très embrouillé, jusqu’au moment où on le prend par le bout.

       L’amour doit nous pénétrer ;

    L’amour doit nous saisir,

    L’amour dois nous satisfaire… Pour lui nous deviendrons une vivante réalité !

       Ce n’est point ce qu’on fait qui importe, mais la façon dont on le fait ; ce n’est pas ce qui arrive, mais la façon dont on l’accueille.

       Le rayonnement du monde intérieur illumine les traits de l’amour qui nous transforme, nous transfigure.

       L’amour est un trésor infini de grâce où nous pouvons toujours puiser sans jamais le diminuer, où nous trouvons toujours de quoi payer toutes nos dettes envers l’injustice, de quoi pourvoir à  tous nos besoins et aux besoins de l’univers entier.

       Croyons à plein cœur, et que l’amour répond à l’amour ; là est toute la loi, toute la perfection de la gloire et de la pureté de nos actions.

       La persévérance dans la vie sera une garantie de fidélité à tous nos devoirs.

       Savoir fondre l’amour et le sacrifice dans nos cœurs… et personne ne nous ravira notre joie de vivre.

       L’homme est fait pour l’éternité : il marche, il marche vite et à tout moment il peut, s’il le veut, toucher la rive de l’immortalité !... Hélas ! il y a si peu d’hommes qui se présentent sur ce rivage !